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Mars 2012

La Lettre d'information sur la Migration

Le Migration Policy Centre publie régulièrement sa lettre d'information pour partager les développements de ses secteurs d’activité. 

 
 

Dans ce numéro: VIIIe École d’été sur la migration | Carim-Est | Carim-Inde | Carim-Sud | KNOW RESET | Observatoire ACP sur les migrations

 
 

Un nouveau centre pour relever un défi mondial : le Migration Policy Centre (MPC) 

Par Philippe Fargues, Directeur du MPC 

La migration est une réponse aux inégalités qui traversent le monde et c’est la recherche d’une meilleure existence pousse les hommes à se déplacer. Tous les pays ont des migrants, des émigrés ou des immigrés et, la plupart du temps, les deux. Les migrants sont porteurs à la fois d’espoir et d’inquiétude, et ils représentent un enjeu majeur pour la société, en termes de progrès, de bien-être, de cohésion, de sécurité et de droits. Les économistes estiment que les migrations sont une source de bénéfices nets pour l’économie mondiale. Dans le pays d’origine, les fonds envoyés par les migrants améliorent la vie des familles et des communautés restées sur place et dans le pays d’accueil, leur force de travail et leurs qualifications qu’ils augmentent les capacités de production. Si l’on craint parfois que les migrants n’apportent une partie de la misère du monde aux nations les plus riches, il est aussi communément admis qu’un monde sans migrants serait un monde plus dangereux. Les migrants jettent des ponts non seulement entre les marchés du travail et les économies, mais aussi et, peut-être, surtout, entre les systèmes de valeurs et les cultures.

Lorsque la crise de l’économie et de l’emploi finira, l’Union européenne (UE), désormais deuxième récepteur mondial de migrants internationaux, aura à nouveau besoin de flux réguliers de migrants afin de rester compétitive au niveau mondial. Ces derniers permettront également à l’Europe de compenser en partie ses déséquilibres démographiques qui atteignent un niveau sans précédent. L’élaboration de politiques relatives à l’immigration et à l’intégration des migrants continueront d’être une priorité pour l’UE dans les décennies à venir.

Fondé en janvier 2012 avec l’appui de l’Union européenne, le Migration Policy Centre (MPC), rattaché au RSCAS, a pour mission d’étudier les migrations mondiales afin de répondre aux besoins de l’UE en termes de gestion des migrations. Il a pour mission de participer à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques migratoires afin d’en évaluer l’impact sur l’économie et sur la société. Dès le départ, les recherches du MPC se concentreront sur deux phénomènes qui ont un impact majeur sur les migrations et sur la façon dont elles sont perçues par l’opinion publique et les gouvernements : la crise économique en Europe et les mouvements sociaux et les changements politiques dans le monde arabe.

 

 

 VIIIe ÉCOLE D’ÉTÉ SUR LA MIGRATION : MOUVEMENTS SOCIAUX, CHANGEMENTS SYSTÉMIQUES ET MIGRATION 

La migration internationale est devenue une question de premier plan pour le monde entier et pour l’Union européenne et ses régions limitrophes en particulier. L’histoire a démontré que la migration est un moteur de l’économie et inversement, et qu’elle est aussi un pivot du changement social. Quels sont les liens entre la migration, les dynamiques économiques, les mouvements sociaux et les changements systémiques ?

Ce sont les questions que les participants à la VIIIe École d’été sur la migration exploreront. Y seront analysés les interactions entre les régions d’origine et de destination, notamment en matière économique, les politiques migratoires et la réglementation des migrations, ainsi que les processus d’intégration.

La VIIIe École d’été sur la migration est cofinancée par l’Union européenne par l’intermédiaire du projet CARIM-Est, le Migration Policy Centre et la Erst Foundation.

Le MPC offre des bourses aux candidats les plus qualifiés afin de participer aux cours d’été de cette année sur la migration internationale.

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 avril 2012 au plus tard et doivent être soumises en anglais en utilisant le formulaire de candidature en ligne.

Davantage d’informations sur le site Internet.

 

 

CARIM-EST 

Notre base de données est prête !

La première phase de la base de données du projet CARIM-Est, cofinancé par l’Union européenne, est achevée. Vous pouvez y consulter environ 500 documents dans le module démographique-économique, une centaine dans le module socio-politique et plus de 450 dans le module juridique. Vous y trouverez des données originales, mais aussi une série de notes explicatives sur des sujets divers, approfondissant le contenu de la banque de données. La plupart des documents sont disponibles en deux langues, l’anglais et le russe.

 

Base de données démographique-économique

Si vous cherchez des chiffres, utilisez le module de recherche démographique-économique. Pour la première fois, ce module présente une analyse comparative exhaustive des principaux points forts et faibles des systèmes de collecte de données sur la migration dans la région de l’ère post-soviétique, accompagnée d’une description détaillée des sources de données uniques. Pour plus d’informations, consultez la section « notes explicatives ».


 

Base de données socio-politique

Pour comprendre le contexte dans lequel se déroule la migration dans les pays CARIM-Est, le module socio-politique propose du matériel non négligeable au sujet des évolutions de la politique migratoire dans cette région, en particulier les politiques de l’UE relatives à la migration et le cadre politique national en matière de migration. Le module socio-politique comporte également des documents mettant en exergue les principaux débats sociaux et politiques liés à la migration, tels que la traite d’êtres humains, la citoyenneté, les diasporas, la gestion et le contrôle des frontières, etc. En revanche, les notes explicatives approfondissent le cadre politique sur la migration et la structure institutionnelle réglementant la migration dans la région.

 

Base de données juridique

Si vous vous intéressez au cadre juridique réglementant la migration dans les pays CARIM-Est, vous trouverez dans notre base de données un nombre considérable d’instruments juridiques issus des cadres internationaux, régionaux et nationaux. L’état de ratification des conventions par les pays couverts par le projet est ajouté à l’ensemble des traités internationaux et régionaux. Les cadres juridiques nationaux sont répartis en 12 sections thématiques : visas, contrôles aux frontières, conditions d’entrée et de séjour, migration de main-d’œuvre, droits et obligations, asile, etc. Tous les textes juridiques sont accompagnés d’informations relatives aux dates d’adoption et d’entrée en vigueur, des versions de textes disponibles et de leurs sources officielles, ainsi que de résumés. Ces résumés offrent non seulement un bref aperçu du contenu d’un texte juridique, mais cite également des références aux articles connexes, ce qui facilite la lecture du texte en question. Le premier ensemble de notes explicatives approfondit la composition systématique des cadres juridiques relatifs à l’immigration et l’asile dans les pays CARIM-Est.
En savoir plus


CARIM-Est Varsovie 

L’équipe du Centre of Migration Research (CMR) à Varsovie va s’agrandir puisqu’elle accueillera deux doctorants en mars. L’équipe négocie actuellement des mini-projets portant sur : la migration circulaire en Ukraine, l’évolution de l’identité sociale des migrantes ukrainiennes, les tendances migratoires dans la région de l’ère post-soviétique (pour compléter son travail sur le potentiel migratoire de la région), la migration interne et transfrontalière dans la Fédération de Russie, et la mobilité de main-d’œuvre hautement qualifiée dans la région.


 

 CARIM-INDE

Au vu de l’importance grandissante des relations entre l’UE et l’Inde,comme en attestent les négociations actuelles entre l’UE et l’Inde au sujet d’un accord de libre-échange, le Migration Policy Centre se réjouit de présenter une série de rapports de recherche intéressants pour les décideurs politiques européens, les universitaires étudiant la migration et les spécialistes des relations Inde-UE.

Ces dix dernières années, on observe un renforcement croissant des liens entre l’UE et l’Inde, traduit dans des accords multilatéraux et bilatéraux conclus dans plusieurs domaines. L’Inde est devenue l’un des « partenaires stratégiques » de l’UE en 2004 et des négociations ont été entamées en juin 2007 afin de conclure un accord de libre-échange, l’UE cherchant à obtenir une réduction des droits de douane sur les biens essentiels et un accès au marché indien dans les secteurs des services financiers, de la vente au détail, des services postaux et juridiques. L’Inde, quant à elle, souhaite que ses travailleurs qualifiés bénéficient d’un meilleur accès au marché de l’emploi européen et d’une mobilité intra-européenne simplifiée. À l’heure actuelle, les négociations sur l’accord de libre-échange, reportées à plusieurs reprises, stagnent et c’est pourquoi il est d’autant plus nécessaire d’effectuer des recherches approfondies sur les relations Inde-UE, en particulier dans le domaine de la migration, qui s’est révélée être l’un des points les plus délicats au cours des discussions.

Les rapports suivants du projet CARIM-Inde, cofinancé par l’Union européenne, sont à présent disponibles sur notre site Internet :

The German Case Study, par Pierre Gottschlich, décrit le siècle d’histoire de la population indienne en Allemagne et, en particulier, l’influence et la bonne intégration de la (des) communauté(s) indienne(s) dans la sphère politique, malgré sa taille réduite.

The Swedish Case Study, par Kristina Myrvold, examine les aspects socio-économiques et religieux de l’immigration indienne en Suède, ainsi que les politiques suédoises en matière de migration et d’éducation tout en soulignant la nature extrêmement hétérogène de la population indienne en Suède.

The Italian Case Study, par Kathryn Lum, se penche sur les groupes d’Indiens pendjabis keralais présents en Italie et retrace leurs différents itinéraires de migration, ainsi que leurs profils professionnel et socioéconomique. La répartition des sexes, la dimension des castes et les caractéristiques religieuses de chacune des ethnies sont explorées en détail, tout comme l’impact des modifications apportées à la politique italienne en matière de migration sur les Indiens résidant en Italie.

Attracting Highly Skilled Migrants: US Experiences and Lessons for the EU, par Philip Martin, analyse la politique des États-Unis visant à attirer et garder des travailleurs qualifiés indiens et compare la méthode américaine avec le nouveau système européen de carte bleue, la politique du Royaume-Uni et celle de l’Allemagne. L’étude soulève les problèmes auxquels l’UE est confrontée dans ce domaine, mais aussi les possibilités qui s’offrent à elle. En guise de conclusion, des recommandations sont formulées afin d’élaborer des politiques permettant à l’UE de devenir un pôle d’attraction de travailleurs hautement qualifiés.

Developing a Knowledge Base for Policy-making on India-EU Migration: Skill-Matching décrit dans quelle mesure les compétences correspondent aux besoins dans les catégories d’emplois hautement, moyennement et peu qualifiés dans l’ensemble de l’Europe et souligne que l’UE a besoin de travailleurs moyennement qualifiés dans toute une série de secteurs. Néanmoins, le modèle commercial d’adéquation des compétences utilisé par Manpower, par exemple, et se prêtant bien aux travailleurs hautement qualifiés, doit encore atteindre ce groupe de travailleurs critique qui dépend toujours de mécanismes de recrutement informels.

L’étude de Natalia Buga et Jean-Baptiste Meyer intitulée Human Resources Mobility: Brain Drain Versus Brain Gain dresse une vue d’ensemble et décrit la distribution géographique de la diaspora hautement qualifiée en provenance d’Inde. Elle étudie l’ampleur de la fuite des cerveaux et comment l’Inde est devenue un « réservoir à cerveaux » dans une économie de la connaissance. Selon les auteurs, des indications démontrent que la fuite des cerveaux peut devenir un phénomène positif tant pour l’Inde que pour l’UE. 

 

 

 CARIM-SUD

Le Printemps arabe est en passe de devenir un tournant pour le monde arabe dont les conséquences se feront encore sentir les années à venir. En termes de migration, la capacité des nouveaux régimes de répondre aux attentes des citoyens constituera une évolution essentielle. Au cas où les soulèvements aboutiront à l’installation de régimes qui répondront aux aspirations des peuples et inspireront la confiance, économiquement et politiquement, on peut s’attendre à ce que l’émigration ralentisse et même qu’une migration de retour s’amorce, si les conditions économiques s’améliorent. C’est l’inverse qu’il faut attendre si les soulèvements échouent à renforcer la sécurité économique et les libertés. Étant donné l’importance éventuelle des répercussions sur le phénomène migratoire, l’impact du Printemps arabe sur la migration fait désormais partie des principaux sujets de recherche du MPC. C’est pourquoi CARIM-Sud, un projet cofinancé par l’Union européenne, a publié une série de brèves études sur l’impact de ces événements sur la migration.

Cliquez ici pour en savoir plus au sujet des études CARIM-Sud sur l’impact du Printemps arabe sur la migration

 

 KNOW-RESET

 

Le projet Know Reset, cofinancé par l'Union européenne, finalise actuellement la collecte de données relatives à la réinstallation des réfugiés au sein de l’Union européenne. En procédant à des recherches documentaires et des entretiens, une équipe dirigée par l’IUE, constituée de 25 chercheurs au sein et à l’extérieur l’IUE, a rassemblé une série d’informations qualitatives et quantitatives dans chacun des 27 États membres au sujet de leur politique de réinstallation respective. Notre partenaire, le ECRE (Conseil européen sur les réfugiés et les exilés), a également fait appel à ses points de contact nationaux dans 16 pays de l’UE afin d’ajouter leur expertise à l’étude, en particulier en matière de pratiques de réinstallation et de contribution des ONG à la réinstallation des réfugiés.

Une partie des données collectées sera mise en ligne sur notre site, et l’ensemble des informations accumulées fera l’objet d’un travailultérieur d’analyse. menant à desrecommandations pour de meilleures politiques et pratiques réinstallation au sein de l’UE.

Le site Internet du projet Know Reset est en ligne. Toujours en construction à l’heure actuelle, il donnera progressivement accès au « profil » national de chacun des 27 États membres en matière de réinstallation de réfugiés et à un éventail de sources primaires et secondaires nationales et européennes : documents juridiques et politiques, statistiques, données financières et autres informations utiles. Le site fournira également une base de données comparées sur la réinstallation au sein de l’UE, permettant aux visiteurs de consulter des graphiques et des tableaux comparatifs ou de lancer leur propre recherche comparative. Le site offrira un accès unique et simple à des informations actuelles relatives à l’état et l’évolution de la réinstallation dans l’UE et contribuera à sensibiliser les visiteurs à un instrument de protection des réfugiés peu connu. Il vise à fournir des éléments de connaissance permettant une meilleure compréhension des motivations et des défis entourant la réinstallation dans les 27 États membres, dont l’engagement en matière de réinstallation reflète la diversité des situations, des politiques et des intentions en matière d’asile et de protection des réfugiés dans l’UE. Le site de Know Reset et les divers rapports à venir d’ici l’année prochaine devraient permettre de contribuer à uneapproche concertée de l’Union européenne en matière de réinstallation.

 

 

 OBSERVATOIRE ACP SUR LES MIGRATIONS

Dans le cadre de l’Observatoire ACP sur les migrations, BRIDES (Bureau de Recherche en Informatique et en Développement Économique et Social), une grande entreprise haïtienne spécialisée dans les études sociales et économiques, a été sélectionné pour effectuer une recherche, sous la coordination scientifique du MPC, sur les conditions de vie des déplacés internes (dans les camps et à l’extérieur) au lendemain du séisme survenu à Haïti.

BRIDES (Bureau de Recherche en Informatique et en Développement Économique et Social), une grande entreprise haïtienne spécialisée dans les études sociales et économiques, a été sélectionné pour effectuer une recherche, sous la coordination scientifique du MPC, sur les conditions de vie des déplacés internes (dans les camps et à l’extérieur) au lendemain du séisme survenu à Haïti. En février, le MPC a mené une mission de coordination à Haïti afin de finaliser la méthodologie et le questionnaire de l’étude qui sera réalisée en mars.

En outre, le MPC a organisé des séminaires de formation et de recherche au BRIDES, auxquels plus de 40 personnes ont participé, y compris des membres du National Consultative Council de l’Observatoire ACP sur les migrations. Les deux premiers séminaires avaient pour thème les catastrophes naturelles. La présentation de Sandrine Revet (CERI, Paris) portait sur la sociologie des catastrophes naturelles, tandis que celle de Claude Preptit (ingénieur) se penchait sur la gestion des risques. Ensuite, le MCP et BRIDES ont abordé la méthodologie de l’étude. Enfin, l’Organisation internationale pour les migrations a présenté la matrice de suivi des déplacement (DTM), un système de suivi multisectoriel permettant d’évaluer rapidement et régulièrement les catastrophes et leur impact sur les victimes.

L’appel d’offres concernant l’étude sur les moyens de faciliter la migration de main-d’œuvre dans la région de la CEDEAO est arrivé à échéance le 23 février. L’Observatoire ACP et le MPC ont reçu un nombre considérable de candidatures de la part de chercheurs indépendants et de centres de recherche basés en Afrique de l’Ouest. Une décision sera prise dans les plus brefs délais. Le MPC renforcera les capacités de recherche de l’équipe sélectionnée en dispensant des formations sur la collecte de données et les cadres juridiques de la migration. L’étude durera neuf mois.

Enfin, le MPC a participé au troisième Groupe Académique de Conseils en Recherche de l’Observatoire ACP sur les migrations à Bridgetown, Barbade. Ce comité est composé de représentants de plusieurs universités et centres de recherche situés dans l’UE et les pays ACP. Lors de cette réunion de trois jours, les membres du comité ont présenté les études en cours dans les pays pilotes et ont discuté de l’avenir de l’Observatoire ACP après la fin de la première phase en 2013.